Où sont donc passés les tirailleurs décédés à Menton ?

Depuis le temps que j'indexe les soldats venus du Burkina, j'ai pu constater que bon nombre d'entre eux étaient décédés à l'arrière, de maladie, et pas seulement au Courneau. En particulier, beaucoup ont été envoyés, malades, à l'hôpital n°66, dit sénégalais, de Fréjus. Et bien sûr, parmi eux, certains n'ont pas survécu aux pneumonies, tuberculoses et autres maladies auxquelles le climat de leurs pays ne les avaient pas préparés.

Comme j'essaie aussi de référencer les sépultures des soldats du Burbkina, je recherche dans la base de Mémoire des Hommes celles de ceux qui ont donc trouvé la mort dans les Alpes Maritimes, mais hélas, le plus souvent, sans succès. Parfois, les relevés que l'on trouve sur MémorialGenWeb sont aussi fort précieux et ouvrent de nouvelles voies. Pas toujours.

Pourtant, pour beaucoup de ces soldats, le lieu de leur sépulture reste une énigme. Mais tout de même, elles doivent exister. Sans doutes certains ont-ils été abandonnés à une fosse commune, ou plus certainement à une tombe dite collective, mais dans ce cas elle doit bien être référencée quelque part.

Mon explication est que trop souvent les noms qui figurent sur les documents de l'époque sont très approximatifs et que du coup, un soldat connu ici sous un nom est enregistré là bas sous un autre.

Sy Ouattara

Il est connu ainsi dans la base de Mémoire des Hommes où l'on trouve sa fiche avec ce nom.

A priori, pas de fiche à son nom dans la base des sépultures de Mémoire des Hommes. A priori... Car il y existe un certain Sy Onattara dont les caractéristiques ressemblent étrangement à celles de Sy Ouattara..

Pour moi, c'est le même soldat, aucun doute. Sa sépulture est donc à Aix en Provence.

Du coup, j'ai recherché d'autres sépultures dont les noms ressemblent, plus ou moins, à ceux des soldats que j'ai déjà indexés.

Aldiouma Magou Boussy

Soldat au 73è BTS, il est décédé à Fréjus lui aussi, mais à l'hôpital n°55. Et pas d'Aldiouma Magou Boussy dans la base des sépultures.

Mais là encore, un peu de persévérance permet de découvrir Aldiouna Magou Boussy parmi les sépultures d'Aix-en-Provence. Un "O" qui devient un "N", Un "N" qui devient un "M"...Des détails, bien sûr, mais qui peuvent empêcher d'établir le lien.

Et encore, ces deux cas sont-ils relativement simples. Parfois, c'est beaucoup moins immédiat et ce n'est qu'en faisant un rapprochement un peu aidé (listes triées).que l'on peut s'en sortir.

Besan Couroubaly

Du moins c'est ainsi qu'il est connu dans la base Mémoire des Hommes...

Mais, sans grande surprise, point de Besan Couroubaly dans la base des sépultures... Forcément, puisqu'il y est connu comme Besau Coulibaly.. Encore une fois, le coup du "U" et du "N", mais en plus un Coulibaly (nom relativement fréquent) et non un Couroubaly.

A travers ces quelques exemple, on a une illustration des difficultés liées à la transcription faites à l'époque, pas toujours cohérente entre les sources pour une même personnes. Il serait dommage de ne pas profiter de l'indexation pour harmoniser, d'une manière ou d'une autre, cela.

A minima, il est utile, lors d'une indexation où l'on rencontre ce genre de situation de signaler cela via le formulaire "erreur" de Mémoire des Hommes.