Jardiniers d'Orient
La lettre « J » correspond au 11 novembre. Un ancien de l’indexation des poilus pouvait-il laisser passer cela ? Non, bien sûr. Même si ce doit être le subconscient qui a agi car le « J » n’est pas une lettre facile en général.
J’avais pensé évoqué un tout autre cousin, qui lui aussi s’est éloigné de ses bases, un dénommé Jaspart qui finalement ne me procurait pas assez de matière. Je l’évoquerai, plus tard. Mais j’avais aussi dans mon arbre un nommé Jacqmart qui a été tué sur le front d’Orient, en Macédoine. C’est donc à deux cousins issus de germain de mon arrière-grand-mère Berthe Blanchart que je consacrerai ce post du 11 novembre, et donc de la Grande Guerre.
Le front d’Orient a souvent été dénigré, on a parlé des « jardiniers » mais pourtant, les combats y furent rudes, dans des régions montagneuses qui étaient un monde complètement inconnu pour ces nordistes.
Louis Joseph Jacqmart est né à Abscon, Nord, il est, comme Berthe Blanchart, un arrière-petit-fils de Jean-Baptiste Delannoy(1792-1875) et Marie Chemin(1794-1877), mes sosas 92 et 93. Avant d’être mobilisé en 1914, il fait son service militaire, en 1900 puisqu’il est né en 1880 et il est alors mineur. Il l’est encore quand il se marie en 1905 avec Catherine Thaon, elle aussi d’Abscon et fille de mineur. Je ne leur connais pas d’enfant. Et sa veuve ne semble pas s’être remariée, elle serait décédée le 6 juin 1963(1). De la classe 1900, il est mobilisé en août 14 mais renvoyé dans ses foyers, il revient aux armées le 24 novembre et sera nommé caporal un an plus tard. Sa fiche matricule ne permet pas de savoir quand il est arrivé en Macédoine où il a été tué à l’ennemi le 21 août 1916. Sa sépulture n'est répertoriée dans aucun cimetière du front d’Orient.
Jean-Baptiste Merciez est lui aussi un cousin issu de germain de Berthe Blanchart, mais leurs arrières-grands-parents communs sont Pierre Joseph Blanchart (1794-1874) et Désirée Michez (1796-1867) de Blaton pour lui et de Bernissart pour elle, c’est à dire en Belgique. Jean Baptiste Merciez est plus jeune que Louis Jacqmart : il est né en 1894 à Liévin, Pas-de-Calais, où il n’était pas mineur malgré la présence forte de l’activité minière dans cette localité. Il était, selon sa fiche matricule, monteur en chauffage.
Néanmoins son père Jules Mercier(2) fut mineur avant de devenir employé de bureau technique. Selon sa fiche matricule, il est incorporé le 5 septembre 1914 au 242è RA, il prendra du galon et finira par devenir maréchal des logis. Il décède le 18 octobre 1918 des suites de « maladie contractée en service », comme malheureusement beaucoup de soldats de l’armée d’Orient. Il était célibataire, et c’est à sa mère qu’un « secours » de 200F est payé. Il est inhumé au cimetière militaire de Bitola en Macédoine.
Jardiniers, dit on...
- Une date de décès est inscrite en marge de l’acte de naissance mais elle est très peu lisible et le lieu ne peu être déchiffré, la date elle-même n’est pas certaine.
- Certains de ses frères et sœurs sont Mercier et d’autres Merciez
Image de couverture: Cimetière de Bitola, Ambassade de France, Skopje