La généalogie, ce n'est pas toujours très raisonnable

Publié le par Paddygenéalo

Est-il raisonnable de passer deux heures à rechercher des informations relatives à un cousin issu d'issu de germains de sa grand-mère? Peut-être pas... Mais je l'ai fait ce matin, parce que j'ai pris l'habitude de regarder les listes d'anniversaires du jour que propose Geneanet. Et aujourd'hui, le premier de ma liste était un certain René Lucien Blondeau, né en 1899 à Paris mais appartenant à la branche Blondeau de Marchiennes (Nord) qui a émigré dans le Cher, à Torteron, au XIXè siècle, que j'ai évoquée lors du Challenge AZ 2020. Or j'essaie de tracer la descendance de mes ancêtres nés vers 1800 et ce René Blondeau est un descendant de mes sosa 116 et 117 Pascal Lesoin et Catherine Rivelois. Il me fallait donc en savoir plus et rechercher ce que je n'avais pas exploité.

D'un côté, une seule correspondance sur Geneanet qui m'indique qu'il aurait été marié à une certaine Simonne Blain mais sans autre précision, et avec un enfant dont le prénom est masqué puisque l'on touche aux époques contemporaines. J'y reviendrai.

C'était maigre mais il y avait une autre ressource que je n'avais pas exploitée, peut-être parce qu'à l'époque où ce Lucien est entré dans mon arbre je n'allais pas systématiquement rechercher les fiches matricule. Je fais donc l'hypothèse que cette entrée est antérieure au centenaire de 14-18 qui m'a familiarisé avec les registres militaires.

La généalogie, ce n'est pas toujours très raisonnable

Pas de doute, c'est bien lui même si de René Lucien lors de sa naissance, il devient Lucien René, ordre que l'on retrouvera! Mais si cette fiche rappelle bien sa filiation, sa naissance à Paris et sa domiciliation dans le Cher, à Torteron, lors du recrutement, elle ne semble pas donner de nouvelles pistes. Enfin, sauf si on regarde la section qu'il ne faut jamais oublier: celle des domiciles successifs. Et là, on découvre que Lucien habite Nérondes en 1929.

La généalogie, ce n'est pas toujours très raisonnable

Alors? S'est-il marié à Nérondes, ou à Torteron avant de déménager? Eh bien non, rien dans les tables décennales de mariages des deux communes. Mais il reste une ressource: les recensements.

Par chance, Nérondes n'est pas une trop grosse commune (1778 habitants en 1926) et il n'y a qu'une trentaine de pages, ce que l'on peut donc parcourir et espérer trouver la famille recherchée.

Et en effet, en page 21 pour l'année 1931, il y a la famille Blondeau avec pour chef notre Lucien. Il est marié à Simonne Blain et le couple a deux enfants, Hélène née à Torteron en 1927 et André né à Nérondes en 1930, j'y reviendrai.

Malheureusement, le lieu de naissance de l'épouse s'avère impossible à identifier.

La généalogie, ce n'est pas toujours très raisonnable

Mais heureusement, un recensement ultérieur, celui de 1936, est disponible et pour celui-là, on a eu la bonne idée de le dactylographier! Et cette fois la commune de naissance de Simonne Blain est bien lisible: il s'agit de Croisy! Et comme elle est née en 1904, l'acte est accessible et nous apprend qu'elle était prénommée Simonne Jeanne, fille de Marie Sulpice (oui, son père a pour prénom Marie, ce qui n'était pas si rare autrefois) et de Anne-Marie Durand, et il confirme le mariage avec René Lucien Blondeau (avec cet ordre de prénoms). Enfin, il donne la date de son décès en 1956 à Nérondes, ce qui explique pourquoi elle ne figure pas dans les données INSEE alors que son mari y est bien.

Ce recensement de 1936 nous donne deux enfants de plus! Paulette, née en 1932 et Jean né en 1935. Les données INSEE révèlent qu'ils sont décédés respectivement en 2016 et 1992. Quant aux deux autres enfants déjà connus, on découvre d'abord que la première, Hélène, serait née en 1926 à Torteron et non en 1927 comme l'indiquait l'autre recensement. En effet, les données INSEE la disent bien née en 1926 et décédée en 2016 à Pontoise. Quant au dernière frère, Jean Paul Raymond, né en 1930 à Nérondes, il n'est pas dans les données INSEE: est-il décédé jeune ou est-il encore vivant?

La généalogie, ce n'est pas toujours très raisonnable

Voilà ce que j'ai compilé ce matin, pour me réveiller les méninges... Seuls les généalogistes pourront comprendre! Et les autres, qui de toutes manières ont peu de chance d'arriver ici, penseront qu'ils ont affaire à un fou. Ont-ils tort?

Note: Tous les Blondeau de Torteron issus de la migration depuis le Nord, et plus précisément Marchiennes, me sont apparentés. Je n'ai relevé que ceux descendant du couple Joseph Blondeau Louise Lesoin, mais cette dernière est la seconde épouse de Joseph Blondeau, précédemment marié avec Catherine Martinache, décédée en 1860 qui ne m'est pas apparentée (du moins de manière assez proche pour que je l'ai tracé). C'est avec Louise Lesoin que je suis apparenté, elle est une cousine de mon arrière-arrière-grand-mère Philomène Lesoin. Cependant, les Blondeau sont aussi descendants de Jean Antoine Blondeau (1697-1762) mon sosa 934 (mais de sa seconde épouse alors que mon ancêtre est la première). Quoi qu'il en soit, comme on le dit là bas: "à Marchiennes, on est tous cousins!" Il y a donc un certains nombre de Blondeau du Cher, et descendants, que j'ai choisi de ne pas faire figurer dans mon arbre car le cousinage est trop éloigné, avec un ancêtre commun antérieur à la limite de 1800 que je me suis fixée pour éviter de laisser le dit arbre grossir sans fin.

Publié dans Généalogie

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