Une nouvelle lettre de l'ONAC
Hier, j’ai reçu une nouvelle lettre de l’ONAC qui m’informe du traitement de ma demande concernant François Courtès de Castéra-Verduzan.
Le nom de François Courtès figure bien sur le monument aux morts de Castéra-Verduzan mais je n’ai pu trouver sa fiche sur Mémoire des Hommes. Par l’intermédiaire d’un amateur de l’histoire locale avec qui la mairie m’avait mis en contact, j’avais obtenu la transcription de l’avis de décès de François Courtès qui indique clairement la mention « Mort pour la France ».
J’ai transmis cela à l’ONAC (en deux fois, cf mon post sur ceux du Séquana). Et hier j’ai donc reçu ce courrier qui me dit qu’au vu des éléments fournis, François Courtès est bien « Mort pour la France » et que son absence sur Mémoire des Hommes est une simple omission. Et aussi qu’une fiche sera prochainement crée pour lui.
Je vais adresser une copie de la lettre de l’ONAC à mon informateur gersois, ainsi qu’à une arrière-petite-nièce (je crois) du soldat avec qui je suis entré en contact parce que son arbre sur Geneanet mentionne le nom Courtès à Castéra-Verduzan. Il n’y a aucune injustice réparée, juste un oubli dans un fichier : le monument aux morts, premier témoin de la mémoire locale, ne l’avait pas omis, lui. Mais enfin, puisque Mémoire des Hommes est une référence nationale, qui plus est gérée par l’Etat, il fallait demander cette mise à jour.
Bien sûr, je suis heureux d’avoir vu ma demande satisfaite par l’ONAC, presque fier même, mais n’exagérons rien, c’est une toute petite pierre à l’édifice de notre mémoire collective. Petite mais pas inutile.
Identifier les manques est moins facile et relève souvent d’un concours de circonstances. Le cas de François Courtès est exemplaire : non seulement son nom figure sur le monument mais il est aussi inscrit dans le livre d’or de Castéra-Verduzan (ci dessus) et j'avais sa fiche matricule. Le rétablir dans les listes de Mémoire des Hommes est presque une formalité. Bien sûr, la première chose à faire est de vérifier qu’il n’y a pas une fiche avec un nom voisin qui aurait donc été mal écrit lors de la rédaction des fiches il y a près d’un siècle. Une fois que la quasi-certitude du manque est établie (mais il me semble que l’ONAC va aussi vérifier), il faut encore trouver les documents qui prouvent que le soldat a existé et a bien reçu la mention « Mort pour la France ». Normalement, la mairie où le décès a été transcrit doit pouvoir fournir ne copie de l’acte mais parfois, comme c’est le cas pour certaines communes du Nord, l’acte est même accessible en ligne.
Il ne faut pas hésiter à faire une demande de correction auprès de l’ONAC. Les quelques contacts que j’ai eus avec eux me montrent qu’ils y sont réceptifs. Mais surtout, c’est un devoir. Après un siècle, il n’y a bien sûr plus de poilus pour témoigner, même leurs enfants ne sont plus si nombreux. J’appartiens à cette génération, née dans les années 1950, qui, bientôt, sera la dernière à avoir directement connu ceux qui ont participé à cette guerre, nos grands-pères ou leurs contemporains. Il nous appartient de mettre à jour la mémoire collective : si nous ne le faisons pas, qui le fera ?
Qu’on me comprenne bien : loin de moi l’idée de glorifier cette tuerie ou de faire l’apologie de la chose militaire. Non, mais il ne faut rien oublier car c’est en gardant vive la mémoire de ces terribles évènements que l’on a le plus de chance de ne pas les voir se produire à nouveau. Surtout à une époque où le populisme alimente par ses mensonges un fanatisme qui réclame toujours le sang. Le sang des autres, bien sûr.
PS: la fiche de François Courtès sur Mémoire des Hommes a été crée le 11 novembre 2015