"Y" comme dans Bouchy

Bouchy, avec un Y à la fin donc, c’est le nom de l’une de mes arrière-grands-mères. Je ne sais pas grand-chose d’elle. Il faut dire que même son petit-fils mon père ne l’a pas connue. Tout juste se souvient-il d’être allé, enfant, visiter une tombe, laquelle tombe je cherche toujours.

En remontant les générations, je me suis aperçu que ces Bouchy venus de l’Oise à Paris n’ont pas toujours porté ce nom, du moins pas sous cette forme. Bien sûr, tout généalogiste, même très amateur, sait bien que l’écriture des noms au fil du temps est loin d’être constante. Mais là, c’était ma découverte de ce phénomène, alors il m’a marqué.

J’ai trouvé des Bouchy, Bouchi, Bouché, Boucher et parfois des frères et sœurs dont le nom n’a pas été écrit de la même façon. Si cela complique parfois un peu la tâche du descendant qui traque ses ancêtres, il faut bien reconnaître qu’il n’y a rien là de surprenant. Ces gens ne savaient ni lire ni écrire pour les plus anciens, et même ensuite rien ne prouve qu'ils aient été capables de lire les actes où ils savaient apposer une signature.

La première trace d’écriture d’un ancêtre de cette branche date de la fin du XVIIIè siècle quand Louis Bouchy, né en 1725 à Autrêches signe un acte, d’une main qui ne semble pas trahir un manque d'habitude à écrire, même si son nom était peut-être tout ce qu’il savait former. Probablement avons-nous tous rencontré un jour cette trace venue du passé, lien ténu qui nous relie à cette personne qui, d’une certaine manière, vit toujours en nous.

Mariage de 1747

On notera que si la signature semble bien écrite "Bouchy", le texte de l'acte nomme Louis Boucher. Ensuite, le même Louis signera au bas de l'acte de mariage de son fils, Louis aussi. Je ne suis pas expert, mais il me semble bien que les deux signatures de Louis père sont cohérentes. Ce qui me surprend plus, c'est qu'un simple berger ait su, en cette fin d'Ancien Régime, signer.

Les temps étaient-ils moins obscurs que ce qu'on nous dit?