Orchies 14-18

Publié le par Paddygenéalo

En achevant le parcours des noms inscrits au Momument d’Orchies ou à son Livre d’Or, je reste un peu perplexe. En effet, sur 182 noms référencés, je reste sec pour 17 d’entre eux : je n’avais jamais rencontré une telle proportion.  Le plus souvent, tous les noms inscrits sont identifiables et on les retrouve dans l’état-civil local ou dans les fiches Mémoire des Hommes. Pas à Orchies. Pour quelques uns des 17, j’ai des pistes, ou au moins des hypothèses. Il n’est pas impossible que Henri Gravelines soit celui qui figure au livre d’or de Douai par exemple, mais je n’ai pas pu établir de lien avec Orchies. Emile Forget est peut-être le douanier qui figure au monument aux morts des douaniers de Valenciennes (à vérifier)  Et d’ailleurs, je ne suis pas loin de penser qu’une partie de ces noms que je ne peux identifier sont ceux de douaniers, pas forcément considérés comme Morts pour  la France parce que versés dans des unités territoriales et détachés auprès de leur administration. Mais ce n’est là qu’une hypothèse.

Une autre caractéristique du monument d’Orchies est la présence de 15 civils identifiés comme « victimes de l’incendies » ou « tués par bombe d’avion ». L’une de ces victimes de bombardements, bien avant ceux de 1944 qui n’ont pas épargné le Nord, doit d’ailleurs être isolée puisqu’il s’agit d’un employé des chemins de fer, Jules Courbet, mobilisé à son poste, et tué à Amiens. Comme une trentaine d’années plus tard, les voies ferrées étaient déjà une cible. La victime civile la plus âgée est Stéphanie Debachy, épouse Rossignol, née en 1838. Aucun de ces civils n’est répertorié par Mémoire des Hommes, pas même les trois otages. Car, c’est trop peu connu, l’armée allemande d’occupation a eu recours à la prise d’otage, assez massivement d’ailleurs, pour maintenir la population civile sous le joug et tenter de l’empêcher  de lui résister, ce qu’elle fit pourtant. Trois otages sont identifiés comme tels sur le monument : Georges Demessine, Augustin Plucque, et Henri Waymel. Seul le sort d’Augustin Pluque, qui a trouvé la mort à Darmstadt m’est connu (son petit neveu est l’auteur du relevé que l’on trouve sur MemorialGenWeb, je saisis l’occasion de rendre hommage à son travail).

Il faut aussi revenir sur l’incendie d’Orchies. On connaît les exactions de la SS en 1944, à Oradour ou plus près d’Orchies à Ascq. Leurs pères en 1914 commirent eux aussi des crimes de guerre. On trouvera  une description de ces atrocités sur un autre site

L’armée allemande, le 25 septembre 1914, a délibérément incendié la ville d’Orchies, qui ne pouvait pourtant être un objectif militaire. Hélas, il est à craindre que beaucoup d’armées aient commis de telles ignominies, et que cela continue encore.

Cette fois, le simple relevé accompagné de l’indexation m’aura donc mené un peu plus loin. Il est toujours pénible, même un siècle plus tard, de découvrir ce qu’ont subi ceux de la génération de mes grands-parents et arrière-grands-parents, surtout quand l’histoire, telle qu’on nous l’a enseignée, l’ignore un peu trop facilement.

Bon, voilà, c’est dit.

Je conclurai donc ce paragraphe sur Orchies avec quelques mot sur les métiers. On voit bien la nature urbaine d’Orchies avec  des métiers comme clerc de notaire, garçon de café boucher ou employé de bureau . Cependant, le métier le plus représenté reste « journalier » ce qui traduit le caractère rural du voisinage de la ville, chef lieu de canton. Ensuite, on trouve une petite dizaine de « faïenciers » : en effet, la faïence d’Orchies était fameuse, au moins dans la région et l’activité a perduré jusqu’en 1980. On trouve aussi quelques mineurs bien qu’il n’y ait jamais eu de mines à Orchies… et des métiers liés aux chemins de fer et aussi un douanier, mais je suspecte que certains des noms que je n’ai pas pu identifier sont ceux de douaniers qui n’ont pas forcément résidé très longtemps à Orchies.

Orchies 14-18
Le monument (Source Lille 3)

Le monument (Source Lille 3)

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Liste des personnes :

Publié dans 14-18, Lieux

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