Achille
Achille, pardon Achille François, Groulez a 150 ans le jour où j'écris ces lignes. Qu'aurait-il donc pensé du confinement? Impossible de le savoir, une autre époque. La Chine, où je ne compte plus mes visites, toujours brèves, pour le travail, était sans doute un monde qu'il n'imaginait pas, pas plus que celui où les virus se déplacent plus vite que l'intelligence des hommes. Oh, le monde était déjà petit puisque son frère, Léon, qui était boucher, a séjourné quelques mois, au moins, à Buenos Aires. Mais ça, je l'ai déjà évoqué.
Peu importe, ce n'est pas l'objet de ce nouvel article Groulez. Il se trouve que je viens de découvrir, sans doute parce qu'il n'était pas en ligne précédemment, l'acte de mariage de ma tante Yvonne, ma grand-tante plutôt et donc la fille d'Achille, et de Julia Delval mon arrière-grand-mère bien sûr.
Les Groulez sont de Marchiennes, Nord. Mais en 1920, ils sont tous à Joinville le Pont, actuellement Val de Marne mais alors Seine. Et Yvonne, la soeur de ma grand-mère, y épouse Charles Vickel. Lui aussi est du Nord, il est natif d'Aniche où les Groulez ont aussi habité même si je pense, à tort ou à raison, qu'ils étaient à Marchiennes pendant la guerre. J'ai d'ailleurs longtemps douté de l'identité de Charles Vickel... Je n'étais pas sûr que celui que j'avais trouvé à Aniche, dont j'avais aussi la fiche matricule, était le bon. L'acte de mariage clot le débat: c'est bien lui.
Déjà au moins une confirmation apportée par cet acte maintenant disponible en ligne. Mais il m'apporte mieux. Il indique l'adresse de la mariée, et de ses parents, à Joinville le Pont. Alors oui, je connaissais Joinville dans l'histoire familiale mais je ne savais pas que les Groulez y avaient habité. Je ne pense pas qu'ils y soient resté très longtemps, puisqu'au mariage de mes grands-parents en 1923 à Douai, où Charles Vickel est d'ailleurs témoin, ils sont dit commerçants et domiciliés à Douai. Mais en 1920, ils habitent, selon cet acte de mariage, à Joinville.
J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une adresse de complaisance. Mais comment vérifier? Eh bien avec les recensements bien sûr!
L'acte de mariage de 1920 donne une adresse. Or il y a un recensement de 1921 en ligne aux Archives du Val de Marne pour Joinville le Pont. Au passage, bravo aux AD du Val de Marne qui ont eu la bonne idée d'indexer le recensement par nom de rue (même si mon acte parle d'une "avenue de Paris" et que je ne trouve qu'une "rue de Paris").
Bingo!
Les jeunes mariés habitent avec les Groulez et leur fille cadette qui n'est autre que ma grand-mère. Leur fille Jacqueline naitra en mars 1921, année du recensement mais elle n'y figure pas, ce qui indique, accessoirement, que le dit recensement a probablement été effectué au tout début de l'année 1921.
Je note qu'Achille a pour profession "employé sans emploi"... Un autre détail me surprend: la fille des Groulez, Marcelle, c'est à dire celle qui quelques décennies plus tard deviendrait ma grand-mère, est dite bonne chez Berthier. Mais Berthier, je connais: il s'agit sans doute possible de Louis Berthier, témoin au mariage d'Yvonne et Charles, et époux de Marthe, soeur d'Achille, qui sont domiciliés place Pinel, dans le 13è arrondissement où on trouve la trace du passage de plusieurs Groulez.
Voilà un épisode de la vie de ma grand-mère, juste après la guerre de 14, que j'ignorais. C'est fou ce qui se cache dans ces documents!