Obetz, Constance
Constance Obetz est une « pièce rapportée », je n’ai pas de parenté directe avec elle mais elle est l’épouse d’un cousin issu de germains de mon arrière-grand-père Achille Groulez. Pas si loin donc. Quand, le 3 mai 1911 à Auby, Nord, elle épouse François Verdière, le cousin en question, elle est dite née à Migaron, territoire d’Aviles, province d’O…(Espagne). Hélas, le nom de la province est illisible.
Migaron, je cherche encore où cela peut être. Avilés en revanche, ça on sait où ça se trouve : dans les Asturies et il n’est pas impossible que dans l’organisation territoriale de l’époque, la ville ait été rattachée à la province d’Oviedo, d’où le O début de mot tronqué. Les Asturies donc. Or à Auby, tout ce petit monde travaille le plomb et le zinc à la Compagnie Royale Asturienne des Mines. Contrairement à ce que son nom indique, c’est une compagnie belge, créée à Bruxelles en 1853, et aussi destinée à l’exploitation de mines espagnoles. Elle est installée à Auby dès 1868, et des décennies plus tard tout le monde dans le coin connaît les Asturies sans toujours savoir que le nom est celui d’une région d’Espagne. Et en 1911, lors du recensement, François Verdière y est zingueur, quand Jean Obetz, le père de Constance, y est surveillant. L’usine rythme la vie de la commune.
Ah mais, ici Constance est née à Saint Martin ! Mais pas de Saint-Martin plausible en Espagne… Peut-être est-ce le quartier, peut-être un lieu-dit. Il y a certainement un fond de vérité, mais je ne suis pas parvenu à le trouver. D’ailleurs, je suis resté fort perplexe sur les ressources généalogiques disponibles en Espagne. Il semblerait qu’elles existent, mais à condition de savoir assez précisément ce que l’on cherche. Et là, je cherche une seule naissance, et encore dans une famille qui manifestement n’a pas séjourné très longtemps dans la région.
Les parents de Constance ne sont pas espagnols, mais belges. Là, je suis plus dans ma zone de confiance… D’ailleurs, le « Hans » figurant sur le recensement ne m’a pas résisté bien longtemps. Il faut dire que la mère de Constance, Elisabeth Petri est décédée en 1930 à Auby et que le registre de décès m’est accessible. On y apprend qu’elle serait née à « Ans-lez-Liège ». Encore une fois, ce n’est pas tout à fait exact puisque le nom de la commune est « Ans » tout simplement, même si elle se trouve en effet dans l’agglomération de Liège. Son acte de naissance révèle d’ailleurs ses autres prénoms : Marie, Elisabeth, Rosalie. Quant au mariage avec Jean Hubert Obetz(1), je ne l’ai pas trouvé à Ans… Et j’ai renoncé à Liège où il ne semble pas non plus être mais où le classement des tables est assez perturbant.
Toujours est-il que ces natifs de Liège se retrouvent en Espagne où nait leur première fille et finissent par arriver à Auby, ce qui est cette fois un peu moins loin de leur lieu de naissance, et où on parle à peu près la même langue que chez eux(2). Il me paraît à peu près certains que ces déplacements sont liés à l’industrie du zinc, que l’on retrouvait bien entendu à Auby, et qui d’ailleurs y perdure.
Et cette fille, née en Espagne de parents belges se marie en 1911 à Auby avec François Verdière dont les ancêtres sont, du moins pour ceux qu’il partage avec moi, à peu près tous nés à moins de 20 km de là. Elle décède en 1923, à juste 41 ans. Il faut dire que si le quartier voisin de là où ils habitaient s’appelle « bon air », ce nom est assez trompeur car dans mon souvenir, de la fin des années 60 et plutôt du début des années 70, l’odeur qu’on y croisait était assez peu agréable, en raison des industries qu'on y trouvait: le zinc mais aussi des engrais et quelques autres installées là à une époque où le mot « pollution » n’était pas connu.
- Noté Obits à la naissance à Liège, ça n’aide pas vraiment.
- Le Picard et le Wallon sont tout de même assez proches pour que l’on puisse se comprendre, avec évidemment quelques exceptions mais c’est tout de même plus simple que pour un adepte de la chocolatine.