Polonais

Publié le par Paddygenéalo

Je suis né dans le Nord, au centre du bassin minier qui plus est. Personne ne serait surpris si j’avais des ancêtres ou au moins des cousins proches polonais, ou du moins descendants de polonais. Ce n’est pas le cas, je ne connais que des cousins assez éloignés. Je n’ai à ce jour inclus dans mon arbre que deux personnes nées en Pologne.

 

Je vais donc les citer, brièvement. En effet, il s’agit de contemporains, ou presque. Et donc, on ne rentrera pas dans les détails que de toute manière je ne connais guère. Mais deux seulement, alors gardons quelques mot pour chacun. D’abord, Maria Kruba, née en 1908 à Wiazownica dans les basses Carpathes. Elle épouse en 1941 à Flines lez Raches Philippe Hubert Deregnaucourt. Lui est journalier, elle ouvrière agricole. Il est le fils de Philippe Hubert, tué à Attichy(1), Oise en 1914 et était pupille de la Nation. Quant à Maria, aucune trace. Je suppose qu’elle est décédée avant 1970 parce qu’elle ne figure pas dans les fichiers de l’INSEE(2). L’autre est Wadyslas Firlag qui épouse à Auby, Nord, le 26 juillet 1924 Anna Marie Verdière, cousine issue d’issu de germains de ma grand-mère maternelle. Il n’est pas mineur, mais zingueur ce qui à Auby n’est pas une anomalie : lui aussi est ouvrier aux Asturies(3), site évoqué à la lettre "O" qui précède la présente. Dois-je penser qu’il est décédé avant 1945 ? Il est en effet lui aussi absent du fameux fichier INSEE.

 

A ces deux là, j’aurais pu ajouter la première épouse de mon oncle, le frère de mon père. Elle n’est pas sur mon arbre tel qu’il est publié, et mon oncle non plus d’ailleurs. C’est mon option radicale pour masquer les contemporains. Ils se sont mariés en 1947 à Douai, le divorce a été prononcé en 1956, ce qui tendrait à indiquer que ce n’est pas elle qui figure sur des photos datant de 1957! Je ne la connais donc que par ouï-dire et au fond rien n’est bien clair dans ce que j’ai pu entendre, pas même à propos du peu d’enthousiasme de ma grand-mère à propos de ce mariage. Il faut dire qu’à l’époque, les polonais du Nord Pas de Calais n’était pas si intégrés que ça dans la population : la génération des adultes était encore largement celle qui était venue de Pologne et on parlait polonais, à la maison mais aussi dans la vie courante. Ma mère se souvient encore des rudiments de polonais qu’elle a appris sur les marchés il y a maintenant plus de soixante ans. Une génération plus tard, c'est-à-dire mon époque, on ne faisait déjà plus attention aux camarades d’école dont les noms se terminaient par ski zak zek (et autres): ils faisaient, et font toujours, partie du paysage. Seuls les profs et surveillants venus d’autres régions étaient perturbés, surtout quand il fallait prononcer certains noms. Et pour nous, franche partie de rigolade moqueuse.  Cela étant, je me souviens d’avoir noté, après une escalade interdite du terril de Noyelles(4), que l’un de mes camarades parlait certes français avec nous et avec ses parents, mais que sa grand-mère s’adressait à lui dans sa langue maternelle à elle.

 

Des noms à consonance polonaise, il y en a quelques autres dans mon arbre, conjoints de cousins plus ou moins éloignés eux aussi. Mais ils sont déjà d’une génération née en France. D’ailleurs, si l’immigration massive, voulue par les compagnies minières, date des années 1930, on rencontre déjà des mineurs polonais dès la fin du XIXè siècle. J’en ai, entre autres, relevé plusieurs parmi les noms figurant au Monument aux Morts de Lallaing. Un autre cas a récemment attiré mon attention avec Casimir Gasiorowski, maire d’Auby en 1915 et qui signe donc des actes que j’ai été amené à consulter. Mais il y était directeur d’usine: son cas est très différent, et rappelle que dans les classes supérieures, les déplacements existaient aussi, et étaient probablement acceptés sans autre forme de procès, entre «gens de bien». Ce qui n’a pas vraiment changé.

 

NB: illustration de couverture Wikimedia Par Jan Jerszyński — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=816922

 

  1. Attichy qui m’avait fournit un « Y » pour le Challenge AZ 2017, où j’évoquais justement Philippe Hubert, et quelques autres poilus tombés là ou à Bitry d’où venaient d’autres de mes ancêtres. Philippe Hubert est un cousin issu de germain de mon arrière-grand-mère, son fils est donc un cousin issu d’issu de germain de ma grand-mère.
  2. Ne pas y être n’est pas une preuve d’un décès antérieur : les données sont incomplètes pour les premières années de ce qui a été publié. Il est avéré que de nombreux décès n’y figurent pas.
  3. La Compagnie Royale Asturienne des Mines, à Auby
  4. Il y a prescription
Carte des lieux de ce Challenge AZ

Publié dans ChallengeAZ, Généalogie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article