Delannoy, Louis, Bagnard

Publié le par Paddygenéalo

A partir de maintenant, les ancêtres et cousins voyageurs vont être plus lointains. A la fois par le lien familial mais aussi par la distance. Parfois, cela me mènera à des articles plutôt brefs.


Louis Delannoy est un cousin germain de Victorine Delannoy, mon arrière-arrière-grand-mère, soit ma sosa 23, née à Flines lez Raches (Nord) le 7 novembre 1850 et décédée à Douai 25 août 1928. Louis est né à Flines lui aussi, le 17 mai 1870.

Delannoy, Louis, Bagnard

Ses deux parents sont journaliers, ce qui n’a, à l’époque, rien d’exceptionnel. Mais, et il ne s’agit pas ici de trouver des circonstances atténuantes à ce qui causera son triste sort, ils décèdent peu après, en 1877 pour sa mère et en 1878 pour son père.

Il est condamné au bagne le 5 août 1892, à sept ans de travaux forcés, par la cour d’assises du Nord siégeant à Douai, pour avoir, à Roost-Warendin, mis le feu intentionnellement à un édifice appartenant à autrui, lequel édifice était habité (avec admission de circonstances atténuantes). Il n’a donc que 22 ans lorsqu’il commet les actes qui l’enverront au bagne.


Comment en est-il arrivé là ? Il a été exempté du service militaire (c’est du moins ce qui est indiqué dans la table alphabétique du recrutement de Cambrai), on ne pourra donc pas s’appuyer sur sa fiche matricule. En revanche, son frère Charles, né en 1872 y figure bien. Et sa fiche matricule révèle une activité qui lui vaut plusieurs condamnations, mais pas pour violence : il s’agit essentiellement de contrebande, dont la nature exacte n’est pas précisée, qui sont à l'origine des condamnation à 2 mois, puis 3 mois de prison, en 1904 puis 1905 et enfin à 2 mois par contumace en 1909. Entre-temps, il s’était marié, en 1898 et a eu 7 enfants, lesquels semblent avoir eu une vie plus paisible.


Quant au domicile à Roost-Warendin, peut-être s’explique-t-il par la présence dans cette localité de leur oncle Henri, qui y était mineur.


Revenons donc à Louis. C’était un dangereux récidiviste : condamné le 15 février 1890 pour coups à 50F d’amende, puis le 11 septembre à 10 jours de prison, toujours pour coups, et enfin le 9 octobre, encore pour le même motif à 6 jours de prison. Non, ce n’était pas un enfant de chœur, même si son dossier au bagne indique qu’il était de religion catholique(1).

 

Delannoy, Louis, Bagnard

Le dossier tel qu’il est disponible aux archives d’outremer le décrit comme « très mal noté, ivrogne », tout en qualifiant sa conduite de « bonne », mais précise qu’il sait lire et écrire. On apprend aussi qu’il a été embarqué sur la « Calédonie » le 2 décembre 1892. Il semble avoir purgé sa peine au bagne mais il a encore été condamné en Nouvelle Calédonie, pour tapage nocturne (1900), coups et blessures (1901), violences légère (1904).

Il décède à 34 ans le 22 mai 1904.


L’acte de décès, ou plutôt la transcription faite à Roost-Warendin le dit domicilié dans cette commune, ce qui était vraisemblablement le cas au moment de sa condamnation, et mineur,  profession aussi indiquée dans son dossier du bagne.

  1. Je ne connais pas d’autre document officiel de la République Française, laïque par nature, comportant mention de la religion

Publié dans ChallengeAZ, Généalogie, Lieux

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